Le rôle d’un chaman dans un monde moderne

Il est facile pour les médias grand public de marginaliser les enseignements anciens et de caractériser le chamanisme comme une curiosité marginale et obscure, voire dangereuse, qui n’a de pertinence qu’historiquement ou au sein de certaines cultures indigènes d’aujourd’hui. Cela ignore tous les enseignements intemporels du chaman et leur mode de vie.

Pour moi, le chamanisme peut être considéré comme ayant trois essences clés que j’explorerai dans mes prochaines newsletters. Pour aujourd’hui, je veux me concentrer sur peut-être le plus actuel des trois, notre relation à la terre.

Il ne fait aucun doute que l’humanité est actuellement une menace majeure pour sa propre existence, mais nous devons mettre cela en contexte ; c’est un problème relativement nouveau. Nous sommes sur cette planète depuis environ 200 000 ans et, à l’exception des 200 dernières années, nous avons joué un rôle positif. Ce n’est qu’à travers l’industrialisation de nos processus agricoles et des « accaparements de terres » excessifs de la nature que nous avons perdu l’équilibre.

Autrement dit, pendant 99,9 % de notre existence, nous avons été bénéfiques pour notre planète. Il est temps de revenir à cette relation, où nous interagissons toujours avec notre environnement mais d’une manière qui le soutient plutôt que de l’épuiser. Il est temps d’intervenir, pas de sortir; mais faites-le en vous appuyant sur les principes doux de nos anciens ancêtres – de la résilience par la biodiversité et la durabilité.

En 1966, Robert Paine a introduit le concept d ‘«espèce clé de voûte». Comme la pierre centrale d’une arche qui empêche le reste des pierres de tomber, une espèce clé de voûte est cruciale pour l’équilibre de la terre et de l’environnement qui l’entoure. Castors, loups, éléphants, loutres, sont autant d’exemples d’animaux qui peuvent affecter et même transformer leur environnement en créant des perturbations mineures qui permettent à d’autres espèces de prospérer.

Nous, les humains, sommes aussi une espèce clé de voûte. Nous avons historiquement erré sur de grandes distances, creusant des tubercules, chassant du gibier et cueillant des fruits. Ce faisant, nous avons créé de minuscules perturbations dans le sol dans lesquelles les graines des plantes tomberaient, tout en laissant derrière nous une traînée de fumier pleine de graines des fruits que nous avions consommés. Lorsque nous avons défriché des clairières boisées pour l’agriculture, nous avons créé des opportunités pour que les plantes sauvages s’établissent, nourrissant tous les insectes et animaux qui pourraient s’en nourrir.

Ces modes de vie ont construit la diversité des écosystèmes qui nous entourent.

Tout cela est compris par le chaman et les peuples autochtones. C’est ce qu’on appelle vivre en ‘ayni’, dans une relation juste, où donner et recevoir vont de pair dans un état d’existence équilibré, où les gens laissent une empreinte petite mais positive sur la terre.

Dans le cadre de leur gratitude et de leur respect, les chamans peuvent également laisser des offrandes sur le terrain. Lorsque j’ai voyagé au Pérou il y a quelques années, j’ai été triste de voir que cette coutume avait souffert de l’influence occidentale. Le chaman avec nous a dit que leur peuple était devenu tellement habitué à partager avec la terre qu’il ne s’était pas adapté aux processus industriels modernes, y compris les plastiques. Ils avaient supposé qu’ils pouvaient laisser un objet emballé sur le sol et qu’il se décomposerait comme de la matière organique. Eux aussi devront s’adapter s’ils veulent maintenir leur équilibre avec le monde naturel tout en adoptant les influences occidentales.

Alors, comment cela se passe-t-il avec vous ? Vous partagez, plantez et nourrissez ? Si vous avez un jardin, perturbez-vous des zones de sol pour créer de nouvelles opportunités de diversité et d’arrivée de nouvelles graines ? Avez-vous un rebord de fenêtre où vous pourriez laisser de la nourriture pour les oiseaux et les insectes, ou un espace commun à proximité où vous pouvez jeter des graines de fleurs sauvages ? Si vous pouvez vous le permettre, soutenez-vous les fermes biologiques qui cultivent leurs cultures dans un souci de durabilité et de diversité ?

Pour moi, nous honorons cette façon de vivre en partie par nos actions mais aussi par notre façon d’être, la grâce avec laquelle nous participons à la vie. Si nous mangeons lentement et consciemment, ressentant une gratitude basée sur le cœur pour la nourriture qui bénit notre assiette, si nous nous asseyons dans la nature avec un émerveillement émerveillé par sa beauté, alors nous serons probablement en ayni, en équilibre.

Notre conscience combinée à nos actions témoignent de notre volonté de vivre en harmonie, dans le respect et la réciprocité avec la nature. Ils créent une force d’intention et un élan qui exigeront des changements de la part des grandes institutions et des gouvernements.

Quelle que soit leur réponse, c’est à nous, le peuple, qu’il appartient de résoudre ce problème. Oui, nous devons faire part de nos préoccupations à nos dirigeants nationaux, mais plus important encore, nous devons agir directement par la façon dont nous achetons, mangeons et interagissons avec la terre qui nous entoure. Nous assistons maintenant à l’échelle mondiale au pouvoir des individus qui s’unissent derrière des objectifs communs. Faisons partie de cette force irrésistible de changement positif.

Avec amour

André

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